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L'affaire Fouad Mourtada se complique

Entamée vendredi dernier, l'audience de l'in­génieur accusé d'usurpation de l'identité de Moulay Rachid a été reportée au 22 février.

Vendredi 15 février 2008. Il est 14 heures dans l'ancienne Cour d'appel de Casablanca. Une foule nombreuse est ras­semblée devant la porte de la sal­le 2, déjà bondée. Et pour cau­se, c'est là que démarre la pre­mière audience du procès de Fouad Mourtada, désormais célèbre «usurpateur de l'iden­tité du prince Moulay Rachid» sur Facebook. Derrière les bar­reaux, le jeune informaticien est désemparé, le regard vitreux, tout comme sa famille, venue en grand nombre. Pour les soutenir, d'anciens camarades de classe et des amis de Fouad ont éga­lement fait le déplacement. Les médias, tant nationaux qu'inter­nationaux, sont aussi présents, signe que le cas Mourtada de­vient une affaire d'opinion pu­blique. En tout, la séance n'aura duré qu'une vingtaine de minu­tes, le temps pour le juge de déci­der, à la demande de la défense, du report de l'audience au ven­dredi 22 février, «pour une étu­de plus approfondie» d'une affai­re qui s'annonce pour le moins compliquée. La requête présen­tée par Maître Ali Amar, avocat de la défense, d'une libération provisoire sous caution de Fouad Mourtada, a été fermement re­jetée par le Parquet. «L'affaire est trop grave et nous ne disposons d'aucune garantie quant à la bon­ne foi de l'intéressé», a notamment plaidé le procureur. «Ce refus est incompréhensible, d'autant qu'il s'agit d'un citoyen avec un casier judiciaire vierge et de chefs d'accu­sations qui entrent dans la case des délits et non pas des crimes. Ce que nous craignions a fini par se produi­re. Et l'usurpation d'identité objet de l'affaire a effectivement été prise au premier degré», a déclaré Maî­tre Amar à l'issue d'une audien­ce expéditive pendant laquelle il avait également demandé l'avis d'un expert pour expliquer la véritable nature aussi bien d'un site comme Facebook que celle des profils pouvant y exister. En guise de réponse, la Cour s'est contentée d'affirmer qu'elle al­lait étudier la demande.

A rappeler que Fouad Mour­tada est poursuivi pour «usage d'une qualité dont les condi­tions d'attribution sont fixées par l'autorité publique, l'intro­duction frauduleuse de don­nées dans un système informa­tique, le faux et la falsification de documents informatisés», tels que stipulés dans les arti­cles 381 et 607 (dans ses para­graphes 6, 7 et 10). Le jeune in­formaticien risque jusqu'à cinq ans de prison.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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