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Ghellab veut serrer la vis sur les routes marocaines

Alarmé par la recrudescence des accidents de la route, Karim Ghellab veut donner un nouveau «coup de poing». Un nouveau plan de contrôle sera bientôt mis en place.

Les autorités publiques semblent embarrassées par la recrudescence des accidents de la route. Ils décident de passer à l'action en adoptant de nouvelles mesures. C'était d'ailleurs l'objet de la réunion, tenue jeudi tard dans la soirée, de la Commission permanente de la sécurité routière, présidée par le ministre de l'Equipement et des transports et comprenant les représentants de la DGSN, de la gendarmerie royale, de la protection civile et de plusieurs départements ministériels. Lors de cette réunion, qu'une source informée qualifie de «normale», Karim Ghellab commence par dresser ce qui semble à un constat de «cuisant échec» et par rappeler que, malgré toutes les mesures prises ces dernières années, les statistiques ne sont nullement rassurantes, que ce soit pour l'année 2007 ou encore pour les quatre premiers mois de 2008. Une source au ministère de l'Equipement et des transports indique que, lors de cette réunion, les membres de la Commission permanente de la sécurité routière ont adopté un nouveau plan pour la période allant de 2008 à 2010, dont l'une des principales mesures consiste en la mise en place de dispositions renforçant le contrôle sur les routes. «Cela passera par une meilleure coordination entre tous les intervenants et notamment entre la DGSN, la gendarmerie royale et le ministère», explique une source au département de Karim Ghellab. Appelés à travailler en commun, ces derniers veilleront surtout au renforcement du contrôle sur les routes, soit l'une des plus importantes mesures pour enrayer la fréquence des accidents de la circulation et les dégâts qui en résultent : des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés et une lourde facture (plusieurs milliards de dirhams) à supporter par l'Etat. Ses grandes lignes n'étant pas encore dévoilées, ce plan se traduira surtout par plus de policiers et de gendarmes sur les routes et le recours, de manière massive, aux moyens de contrôle : de l'état mécanique dés véhicules, mais aussi du respect des vitesses.

Lors de la réunion de jeudi soir, Housni Benslimane s'était fait représenter par l'un de ses collaborateurs, alors que tous les autres responsables étaient de la partie.

L'autre décision concerne les régions, puisque les commissions de coordination régionales devront désormais se réunir chaque mois pour dresser un état des lieux et parer aux éventuelles défaillances dans l'exécution du plan qualifiée de mesure-phare du Plan stratégique global d'urgence, adopté pour la période 2008-2010.

Les seuls dix premiers mois de 2007 ont connu une hausse du nombre des accidents avec un pourcentage de 9,02%, le nombre de morts, lui, a augmenté de 1,80%. Pour ce qui est des blessés graves et légers, leur nombre a augmenté de, respectivement, 0,40% et 9,31%. Selon des estimations d'experts en la matière, les accidents de circulation au Maroc coûtent également au budget de l'Etat plus de dix milliards de DH chaque année, soit 2,5% du PIB. Ils estiment que si rien n'est fait, pour enrayer «la guerre des routes», les chiffres continueront à augmenter pour atteindre, dans deux ans, plus de 71.000 accidents corporels, soit une augmentation annuelle moyenne de 4%. Karim Ghellab et les membres de la Commission permanente de la sécurité routière ont et auront du pain sur la planche. Surtout avec la saison estivale qui enregistre des fréquentations record sur certains axe routiers.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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