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Droit de l'Homme. Le Maroc de nouveau épinglé

La situation des droits de l'homme au Maroc ne cesse de provoquer des réactions au sein des organisations internationales des droits de l'homme. Des réactions très mitigées, au point de devenir contradictoires.

En témoigne le dernier rapport 2007 de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, organe relevant de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). Une chose y est sure : le Maroc revient de loin. Depuis 1999, «le Maroc a entrepris des réalisations importantes en faveur de la promotion de la démocratie et du respect des droits de l'homme», peut-on lire dans la partie consacrée au Maroc de ce rapport. Le Code de la famille, l'Instance équité et réconciliation (IER), l'indemnisation et la prise en charge sanitaire de près de 10.000 victimes reconnues comme telles et l'amorce de la réparation communautaire sont cités en exem­ple. Mais à chaque médaille, il y a un revers. A l'image des rapports d'Amnesty International et de Reporters sans frontières, les points noirs de la situation actuelle ne manquent pas. Le rapport met notamment le doigt sur «les irrégularités lors des gardes à vue, le recours à la torture et aux mauvais traitements dans les centres de détention ainsi que des conditions de détention préoccupantes». L'usage excessif de la force par les corps de sécurité pour disperser des rassemblements pacifiques de défenseurs des droits de l'homme est également cité. Les entraves à la liberté de la presse sont également soulignées. «Des journalistes accusés de troubler l'ordre public ont ainsi été poursuivis en justice». C'est le cas de Mustapha Hormat Allah et Ariri, journalistes de l'hebdomadaire «Al-Watan Alan», cités dans le document. De même, «plusieurs journaux ont été saisis, dont l'hebdomadaire «Nichane», saisi en août 2007 sur ordre du Premier ministre pour manquement au respect dû à la personne du roi et expressions contraires à la morale, après avoir publié, en décembre 2006, un article intitulé : «Blagues : comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique».

Par ailleurs, le document fait état du large taux d'abstention enregistré lors des élections législatives de septembre 2007, remportées par l'Istiqlal. Et vu les événements qui se sont succédés tout au long de l'année 2008, 1a multiplication constatée des violations et autres restrictions, le pire reste à venir.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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