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Affaire Yacoubi. Le CMDH et l'AMDH demandent justice

Le CMDH est la première ONG de défense des droits humains à réagir à l'affaire Yacoubi. Cette dernière demande l'application de la loi. L'AMDH lui emboîte le pas et dénonce le «deux poids deux mesures».

Le Centre marocain des droits humains (CMDH) a réagi à l'affaire Yacoubi en demandant à ce que «la justice puisse suivre son cours». Pour cette ONG, qui a réuni samedi dernier son bureau national, «toute tentative de classer cette affaire signifierait une grave insulte qui pourrait être synonyme de perte de confiance chez les services de sécurité dans l'exercice de leur mission». «Cela serait aussi une autre preuve de l'existence d'une catégorie de citoyens au-dessus des lois», ajoute un communiqué du CMDH qui revient sur les insultes proférées par Hassan Yacoubi contre le policier Tarik Mouhib. «Nous nous adressons au ministère de la Justice et aux autorités compétentes pour préserver le principe de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, surtout qu'il s'agit d'un acte d'une extrême gravité», affirme Khalid Cherkaoui Semmouni, président du CMDH. D'ailleurs, cette ONG va au-delà de l'affaire Yacoubi et demande à doter les agents de sécurité de toutes «les garanties légales et morales» dans l'exercice de leurs fonctions en rappelant l'incident de Salé, la semaine dernière, quand un dangereux criminel a blessé plusieurs éléments de la police venus l'interpeler.

Après le CMDH, c'est l'AMDH qui s'apprête à réagir officiellement à l'affaire Yacoubi. Cela devra, à en croire un responsable de cette ONG, figurer à l'ordre du jour de la réunion, dimanche prochain, du bureau central. «Nous condamnons toute discrimination entre les citoyens par les autorités et la justice et on ne saurait taire le fait qu 'on continue à dire que tel est chrif et que tel est le fils du peuple avec les conséquences qui en découlent», affirme Abdeslam Adib, membre de la commission administrative de l'AMDH et président de la section de la même ONG à la capitale. «Nous condamnons également l'intervention des autorités pourf aire éviter à Hassan Yacoubi la procédure en vigueur. Il a été emmené chez le wali de Casablanca, sous escorte, alors qu'un citoyen normal aurait vite fait de tomber sous le coup de la législation anti-terroriste», ajoute le même responsable. D'ailleurs, Abdeslam Adib dit ne pas pouvoir s'empêcher de faire plusieurs parallèles entre l'affaire impliquant le mari de la tante de Mohammed VI et d'autres affaires. Soulignant, pour l'exemple, la vitesse à laquelle avaient fonctionné les rouages de la justice pour condamner, en un temps record, le blogueur Mohamed Raji à deux ans de prison. Mais aussi le fait qu'aucune poursuite n'ait été engagée contre les responsables des graves violations des droits humains à Sidi Ifni malgré la profusion des preuves.

Mais que devient Hassan Yacoubi, le septuagénaire qui se baladait avec une arme chargée dans les artères de Casablanca ? Auprès des autorités, c'est le blackout total. Des doutes continuent même à être émis quant à son internement dans un service spécialisé à Salé. Plusieurs sources vont même jusqu'à émettre l'hypothèse qu'il aurait quitté le Maroc pour l'Italie, pays où il lui est déjà arrivé, dixit la MAP, d'être soigné des suites de la maladie de Korsakoff. De toutes les manières, l'homme reste inaccessible. Même pour les membres de sa petite famille. Une source informée ajoute que sa fille aurait été empêchée de lui rendre visite à Salé. Le même silence est maintenu quant au sort de l'arme dont il avait usé pour tirer à bout portant sur le jeune policier.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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