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Le Maroc et la France oeuvrent pour la réhabilitation des cimetières chrétiens

Les autorités françaises et marocaines, appuyées par des structures associatives, ont renforcé leur coopération pour la réhabilitation et le regroupement des quelques 120 cimetières chrétiens enregistrés au Maroc.

"Nous nous sentons très soutenus tant par les autorités françaises que par les autorités marocaines qui sont très réceptives à nos attentes", a déclaré vendredi à l'Associated Press Paul Blesa, président de l'Association France-Maghreb, qui a pour objet de "soutenir et promouvoir les actions visant à contribuer à l'entretien des cimetières et de tous les monuments de mémoire dans les pays de la rive sud de la Méditerranée".

L'association a reçu les encouragements du ministère français des Affaires étrangères lors de son assemblée constitutive jeudi à Casablanca (100 km au sud de Rabat), en présence de l'archevêque de Rabat, Mgr Vincent Landel.

Elle travaillera en étroite concertation avec les six consulats de France dans le royaume et les autorités locales "très réceptives à ce devoir de mémoire", selon M. Blesa.

Témoins de la période du Protectorat français au Maroc (1912-1956) mais également de l'époque contemporaine (quelque 30.000 Français résident actuellement au Maroc), il existerait entre 50 et 80.000 sépultures chrétiennes dans le royaume.

Les familles de défunts français, mais aussi italiens, espagnols, anglais ou grecs sont concernés par ces opérations de réhabilitation. Les sépultures juives, également menacées d'abandon ou recouvertes d'herbes folles, feront également l'objet des attentions de l'association "France-Maghreb", en complément des larges efforts d'entretien consentis par les très dynamiques associations juives marocaines qui représentent cette communauté ayant une présence millénaire au Maroc.

Les grandes municipalités marocaines (Casablanca, Rabat, Salé, Tanger, Marrakech, Fès) contribuent à l'effort financier de cet entretien, en assumant notamment les frais de voirie ou de surveillance de ces cimetières, dont la faible fréquentation attire les vagabonds à la nuit tombée. A la différence de l'Algérie, où des centaines de cas de profanation, de pillage (dents en or, bijoux portés par les défunts) et de vandalisme ont été constatés, les cimetières chrétiens du Maroc sont relativement préservés. Un acte de vandalisme isolé a toutefois été signalé début janvier à Mohammedia (80 km au sud de Rabat).

L'ambassade de France, consciente de l'état de délabrement, voire d'abandon, de plusieurs petits cimetières isolés (Souk el Arba, Mechra Bel Ksiri, Sidi Slimane), a par ailleurs décidé de leur fermeture et de regrouper les sépultures vers les grandes agglomérations.

"Le relèvement des sépultures se fait toujours dans des conditions de dignité et de respect dus aux morts", explique Bruno Perdu, consul-général de France à Rabat.

Concrètement, les caveaux sont ouverts en présence de dignitaires religieux et de diplomates lors d'une cérémonie oecuménique, les restes des défunts étant transférés dans des urnes en bois qui elles-mêmes sont ensuite placées dans des caveaux communs dans les cimetières "centralisés".

"Il faut faire circuler cette information le plus largement possible, pour que les familles qui ont des parents enterrés au Maroc se signalent", a précisé M. Perdu à l'Associated Press. Et de souligner "les problèmes juridiques", notamment liés aux éventuelles difficultés d'identification (gravures des stèles illisibles) et à la durée des concessions.

Source : Associated Press

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