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Le renouvellement du CFCM mobilise plus de mosquées

163 mosquées et salles de prière se sont déjà inscrites pour participer aux élections destinées à renouveler le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui auront lieu le 19 juin.

Ce nombre, fourni par le comité électoral national du CFCM, est en hausse de 10 % par rapport aux précédentes élections qui avaient permis d'élire, en avril 2003, la première instance représentative de l'islam en France. 995 mosquées avaient pris part au vote. Le nombre actuel de mosquées inscrites n'inclut pas les lieux de culte de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dont le décompte devait être établi définitivement lundi 6 juin.


La région Rhône-Alpes vient en tête, avec 161 lieux de culte participants. Elle est suivie par Provence-Alpes-Côte d'Azur (environ 150 lieux de culte), Ile-de-France centre, qui inclut Paris, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne (133 lieux de culte), le Nord - Pas-de-Calais (87) et, enfin, la Lorraine (76).


MOSQUÉES INDÉPENDANTES


Selon le système électoral en vigueur, chaque lieu de culte a droit à un nombre déterminé de délégués (de 1 à 15) en fonction de sa superficie. Ces grands électeurs participeront, le 19 juin, à un scrutin de listes à la proportionnelle, selon un système qui permettra de désigner, par un même vote, les responsables du CFCM et des 25 Conseils régionaux du culte musulman (CRCM), représentant l'islam dans les régions. Les listes de candidats doivent être validées le 8 juin.

L'augmentation du nombre des mosquées participantes traduit un affaiblissement de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), fédération proche des Frères musulmans. Celle-ci n'exerce son contrôle que sur un nombre restreint de lieux de culte, environ 200. Or, la plupart des nouveaux inscrits sont des mosquées indépendantes ou sous influence marocaine.

En 2002, l'UOIF avait axé toute sa stratégie sur la constitution de listes d'union, qui rassemblaient sous sa bannière des mosquées indépendantes, ou liées au mouvement piétiste du Tabligh et au mouvement islamiste turc Milli Görüs. Ce système est en train de se lézarder. Le Milli Görüs est tenté de reprendre sa liberté dans plusieurs régions.

En outre, le crédit de l'UOIF s'est considérablement affaibli auprès de la base musulmane. Son refus de publier en français les fatwas émises par le Conseil européen de la fatwa a été mal perçu (Le Monde du 24 mai).

De plus, la fédération a fait, officieusement, campagne pour le oui au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai. Or, selon un sondage La Vie, 56 % des musulmans ont voté non (58 % des protestants et 52 % des catholiques). L'UOIF paie son choix de jouer la carte de la reconnaissance institutionnelle, au risque de paraître compromise avec le ministère de l'intérieur.

La bataille sera rude dans les régions. En Bourgogne, l'UOIF a obtenu 9 délégués (contre 3 en 2003) pour son centre de formation pour imams de Bouteloin, à Saint-Léger-de-Fougeret, près de Château-Chinon (Nièvre), qu'elle présente comme une mosquée ouverte au public...

La grande bénéficiaire du scrutin du 19 juin devrait être la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), qui profite, plus que jamais, du soutien des consulats marocains.

Xavier Ternisien

Source: Le Monde

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