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Deux frères d'origine marocaine indésirables à la base de Toulon

Khalid et Rachid Skikar sont persuadés d'avoir été victimes d'un "amalgame" . Employés sur la base navale de Toulon par la société Main sécurité, ces deux frères d'origine marocaine ont été informés, fin juillet, qu'ils n'étaient plus autorisés à pénétrer dans l'enceinte militaire. Privés de leurs badges d'accès, ils ne peuvent donc plus y travailler et seront probablement affectés sur un autre site par leur employeur.

Les deux hommes travaillaient jusqu'à présent sur la base des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA). L'un était affecté au poste de commandement anti-incendie depuis plusieurs années, l'autre contrôlait les accès depuis le mois de juin. "Notre chef de service nous a convoqués le 25 juillet, en fin de matinée, et nous a indiqué qu'il avait reçu un coup de fil des autorités , raconte Khalid Skikar, qui a également servi pendant trois ans dans la marine. Il nous a demandé de quitter immédiatement la base, sans explication."

Les autorités militaires n'en fourniront aucune. "Les motivations de cette décision n'ont pas à être communiquées" , indique la préfecture maritime, qui se contente d'invoquer "un principe de précaution" .

"Cette décision n'est pas liée au plan Vigipirate -qui a été élevé au niveau "rouge" après les attentats du 7 juillet à Londres- ni, bien évidemment, à la consonance de leur nom, affirme le commandement de la base navale, mais il s'agit de prévenir un risque auquel certains d'entre nous peuvent être exposés, y compris les militaires d'active."

Khalid et Rachid Skikar exigent des explications plus claires. "Nous n'avons aucun antécédent , affirme Khalid. Quand notre société a appris cela, elle a pris contact avec les renseignements généraux. Ceux-ci ont assuré que nous étions "clairs". Si nous sommes suspectés de quelque chose, pourquoi ne pas le dire ?"

La société Main sécurité, qui reconnaît que les deux frères sont de "très bons éléments" , ne peut rien faire, puisque les accès à la base navale sont du ressort exclusif des autorités militaires. Les personnes qui vont et viennent sur le site font l'objet d'enquêtes d'un service spécialisé et sont contrôlées par la gendarmerie maritime.

Les frères Skikar redoutent désormais de devoir quitter le département pour poursuivre leur activité, la base navale de Toulon étant en effet le seul marché de leur employeur dans le Var.

Source: Le Monde

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