Mehdi Bennani commence à trouver ses marques

Après les trois premières sorties de Monaco, Valence, Bugatti (Le Mans), Bilbao leurs joies et leurs déceptions, Mehdi est parti à la conquête d'un nouveau circuit, celui d'Ochersleben en Allemagne.

Un circuit de 77.007 et qui n'a rien d'une partie de thé. Nos l'avons déjà annoncé sur ces mêmes colonnes, la World séries by Renault est l'anti-chambre de la Formula One. Donc tous ceux qui s'y trouvent ne viennent pas en touriste.

L'adversité est sans pitié. Après les déboires de Biblbao, c'est un « ouf » de soulagement que nous avons poussé en suivant dimanche les péripéties d'une course «allemande» rendue encore plus ardue avec une pluie torrentielle qui s'est abattue sur le circuit. Un nouveau test pour Mehdi qui avait un challenge de plus à relever. Il s'en est bien sorti.

Il a conduit intelligemment à telle enseigne que la pluie qui a joué avec les concurrents au chat et la souris n'a pas réussi à déstabiliser le champion marocain. Les leçons tirées des autres participations ont conféré au porte-drapeau national en sport automobile toute la maturité requise pour s'en sortir indemne.

Lors de notre rencontre avec le jeune champion à son retour d'Allemagne, il n'a plus cette pression apparente qui marque ses propos. Il était calme et répondait à nos interrogations de manière encore plus posée : « j'étais surpris par la pluie qui tombait à torrents. Mais j'ai su comment gérer ce nouvel obstacle.

Car en plus des adversaires de grande valeur, la pluie a rendu le circuit carrément imprenable. J'ai réussi à me classer dans le milieu du tableau en terminant devant des pilotes de renom tel Roy Fukuda, ex-pilote de F1. Cela m'a tellement stimulé que j'entrevoie énormément d'espoir pour les circuits à venir. Je sais que je dois énormément travailler, car je suis nouveau dans cette série puis même mon team manque d'expérience.

Nous nous sommes engagés pour relever un défi. Je pense que cette saison nous apprenons. Mais si les choses tournent à notre avantage, eh bien tant mieux». Lors de cette rencontre avec Mehdi accompagné de son inséparable supporter, ami et conseiller, Abdelilah… son père, un homme s'est joint à nous c'est Adil Fellous, président de la FRMSA.

« Je suis agréablement surpris par cette course que Mehdi a faite à Ochersleben. Même handicapé par la pluie à deux reprises, il a réussi à tirer son épingle de jeu d'une façon qui force l'admiration. 13e sur 30. Bravo, mon garçon !» Se tournant vers le père Bennani, Fellous a dit : « Il faut comprendre une chose : Mehdi n'est pas uniquement l'enfant des Bennani. Il est l'enfant du Maroc.

Notre enfant à tous ! Notre devoir est de le soutenir. Je regrette que la FRMSA n'ait pas les moyens pour le soutenir. Je lance un appel à travers votre journal pour lui venir en aide. Ses adversaires ont des moyens énormes. Car le sport automobile coûte très, très cher ! Nous n'avons qu'un seul pilote. Il serait facile de lui aplanir toutes les difficultés. Le Kenya et l'Inde ont chacun un pilote en F1. Je peux vous assurer que Mehdi est de loin mieux que ces deux pilotes.» Un appel lancé du fond du cœur !

Tous nos espoirs pour qu'il trouve échos !

Mohamed Mellouk
Source : Le Matin