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Football : Maroc-Zimbabwe : 1-0

2006, sera-t-elle l’année de M’hamed Fakhir à la tête de l’équipe nationale ?. Zaki avait déjà laissé ses empreintes sur la terre tunisienne, Fakhir, fera-t-il de même en Egypte ? Avant le début de la CAN 2006, les espoirs sont encore permis !

Pour sa seconde sortie préparatoire face au Zimbabwe, le coach national opéra quelques modifications. Lamyaghri releva El Jarmouni au poste de gardien. Naybet et Regragui gardèrent leurs postes au moment où Kacémi et Ouaddou relévèrent Kadouri et Talal en défense.

En attaque, on releva un trio inédit : Yousset Hajji, Chemakh et Aboucharouane sans oublier Jawad Zaïri. Les 4 hommes ont une vocation offensive. Houcine Kharja et Chippo servirent de médians récupérateurs qui devaient relancer rapidement les offensives.

Dès le premier 1/4 heure, les Marocains évoluèrent assez haut en multipliant les variations et les échanges sans pour autant inquiéter le gardien du Zimbabwe sinon par un tir de Hajji mal cadré. Par la suite, le Zimbabwe retrouva ses bases sur le terrain tout en continuant à subir le jeu surtout du côté droit où Zaïri monta d’un cran pour occuper l’aile droite alors qu’il avait commencé milieu offensif droit.

Après une vingtaine de minutes, une veille blessure oblige Ouaddou à quitter le jeu. Talal prit sa place devant des adversaires, qui sans être époustouflants ni produire beaucoup de jeu offensif furent très disciplinés tactiquement et très rigoureux défensivement. Devant la multiplication des assauts marocains, ils avaient des difficultés à aller vers l’avant : rares furent leurs ballons qui touchèrent les derniers trente mètres marocains.

Bien que le compartiment offensif marocain ait été très garni avec les Aboucharouane, Hajji, Chemmakh et Zaïri et malgré le jeu de permutation, l’équipe nationale avait du mal à se créer des occasions de scorer. Certes, les attaquants évoluèrent proches les uns des autres mais sans parvenir à prendre le dessus sur leurs adversaires très calmes très homogènes et bien appliqués dans leur jeu défensif. Madihi releva Zaïri pour donner plus de percussions aux attaques marocaines à quelques unités de la fin de la première mi-temps. Dès la fin de cette première mi-temps, un constat était évident : les Marocains avaient du mal à imposer leur jeu car le compartiment offensif évoluait isolé par rapport au reste du groupe. Le système mis en place par Fakhir n’a pas fonctionné comme cela avait été le cas face au Congo. Les médians avaient du mal à créer. Ils étaient moins actifs et moins productifs offensivement. Les défenseurs latéraux n’apportèrent pas leur soutien. Cette sous-utilisation des latéraux priva le compartiment offensif de ballons exploitables qui auraient pu apporter un plus.

Il faut reconnaître que les Marocains avaient en face d’eux une équipe difficile qui refusa d’ouvrir le jeu privilégiant le système défensif, et jouant souvent trop bas fermant ainsi les couloirs devant les Marocains. On attendait avec beaucoup de curiosité la réaction du coach national. Fakir en quelque sorte était devant son premier défi : Il avait une équation, et il devait la résoudre. Et si la première mi-temps était celle des joueurs, la seconde serait celle des entraîneurs !

Et dès la reprise, deux actions offensives successives, par Kacimi, à la suite d’un tir cadré et par Hajji à la suite d’une belle déviation de la tête, annoncèrent que Fakhir avaient sûrement crié dans les vestiaires ! Les Marocains augmentèrent la vitesse d’exécution, posèrent le ballon à terre et tentèrent d’avancer par des passes courtes afin de perturber la rigidité du large bloc défensif d’en face. Ils évitèrent, dans la mesure du possible, de balancer le ballon en profondeur. Mais malgré cela, le Zimbabwe tint bon.

Il est vrai que le Zimbabwe était bien organisé, bien regroupé et refusant d’ouvrir le jeu. Mais ce qui nous manqua était ce joueur capable de mener le groupe, d’organiser le jeu tout en avançant balle au pied. Même Aboucharouane, très habile balle au pied, avait du mal à faire quelques mètres sans perdre le ballon.

Et du coup, on retrouva les défauts de la première mi-temps. Fakhir incorpora Boussaboune pour trouver une solution au blocage offensif. Bousabone a comme qualité première la conservation du ballon et la percussion. Mais le profit espéré par Fakhir fut presque nul avec peu de passes décisives.

L’inefficacité de l’équipe nationale finit par énerver le public qui prit position pour le Zimbabwe dont les joueurs, au fil des minutes, commencèrent à évoluer plus à l’aise et moins crispés dès la 65ème minute sans se découvrir un peu. Amoumene releva Chammakh à la 74ème minute. Le rendement offensif ne changea pas. Le Maroc recula par sa ligne médiane laissant plus de liberté et plus d’initiatives aux visiteurs dont la force et la fraîcheur physiques demeurèrent intacts jusqu’au sifflet final.

Et aux ultimes secondes de la partie, Madihi relança Armoumene en profondeur, Armoumene plaça le ballon loin de la portée du gardien, le but souleva quelques protestations. Il n’y avait pas de quoi des joueurs du Zimbabwe manquèrent. Il n’y avait pas de quoi. Les joueurs du Zimbabwe manquèrent de concentration.

Madihi joua vite le ballon. Armoumene en profita pour s’infiltrer et offrir le but de la victoire. Globalement, ce fut un match difficile qui révèle quelques lacunes.

M’hamed Fakhir les a sûrement relevées. Il agira en conséquence. Les lacunes, il vaut mieux les « découvrir » avant que pendant la compétition officielle.

Et quoiqu’on dise, avec de bons ou de mauvais matches de préparation, avec peu ou beaucoup de matches, la CAN 2006, pour l’équipe nationale, dépend d’un seul match : Celui qui sera joué face aux coéquipiers de Drogba. De son résultat dépendra le reste du parcours.

M. KITABRI
Source : L'Opinion

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