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Maroc : Ouahbi accuse des ONG de protection des deniers publics de «chantage»

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Le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi. / DR
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Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a accusé, cette semaine, des associations de protection des deniers publics, de «faire chanter» d'anciens ministres et président de communes. «Donnez-moi des associations non corrompues de protection des deniers publics et je leur donnerai toutes les prérogatives», a-t-il déclaré.

Prenant part à une conférence organisée par la Fondation Fqih Tetouani, il a ajouté que ces ONG «demandent de l'argent sous peine de porter plainte contre» ces responsables. «Il y a des associations qui s'allient avec des partis et font chanter les présidents de communes», a ajouté Abdellatif Ouahbi, notant que cette situation fait que «nous n'avons pas trouvé de personnes pour assumer des responsabilités». Il a donné l’exemple d’un président de commune qui «peut intervenir pour mettre en œuvre une route afin de sauver une zone des inondations et faire un faux accord sous la pression de temps, pour qu'une certaine entreprise puisse terminer la route» mais pourra faire l'objet d'une plainte.

«Des communes deviennent sous la merci de ces ONG», lâche-t-il. «Dans ce cas de figure, il y a deux solutions pour arrêter l'extorsion des associations de protection des deniers publics pour les élus : soit les empêcher de porter plainte, soit leur permettre de porter plainte, mais que le verdict de l'accusé innocente l’élu alors que l’ONG pourra être poursuivie.

La croisade d’Abdellatif Ouahbi contre les ONG de protection des deniers publics a débuté en avril dernier. Lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, il a exprimé sa volonté d’en «finir avec les plaintes déposées par les associations de défense des biens publics contre des présidents des communes soupçonnés de corruption» et ce, à travers un amendement à la procédure pénale visant à mettre la compétence d’ester les élus en justice exclusivement entre les mains du ministère de l’Intérieur.

La polémique autour du droit de poursuivre des élus a pris, ensuite, une autre tournure, avec une manifestation contre Ouahbi devant le ministère de la Justice, organisée le même mois par l’Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP).

La semaine dernière, l’Association marocaine de lutte contre la corruption (Transparency Maroc) a affirmé, pour sa part, qu’il s’agit d’«un nouvel indicateur qui confirme l'absence de volonté politique du gouvernement pour lutter contre la corruption».