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Sabotages à la Sncf : pas de preuve contre les militants de l'ultra-gauche
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13 novembre 2008 08:21
Malgré le succès policier revendiqué par les autorités, la justice se montre prudente sur l'implication des dix membres présumés d'un groupe d'ultra-gauche dans des actes de sabotage ayant visé ces derniers jours le réseau de la SNCF . Les gardes à vue des six femmes et quatre hommes suspectés de ces actes ont été prolongées mercredi mais les enquêteurs qui travaillent sur le dossier ne disposent pour l'heure d'aucune preuve formelle de leur implication. Selon des sources proches de l'enquête, "il n'y a pas d'élément matériel qui permette de les rattacher directement aux actes de malveillance" et "on ne peut pas leur imputer individuellement tel ou tel fait précis".

Comme il s'agit d'un dossier de terrorisme, la police peut encore prolonger les interrogatoires jusqu'à samedi, afin de trancher sur la mise en cause des personnes interpellées. Les suspects ont été placées en garde à vue, non pas dans le cadre de l'enquête sur les dégradations sur le réseau ferré ouverte lundi après quatre actes de malveillance constatés samedi mais dans celui d'une enquête préliminaire diligentée en avril dernier pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" visant la mouvance anarcho-autonome et portant plus généralement sur leur participation supposée à un activisme violent. Cette enquête vise "les activités d'un petit groupe de jeunes gens versant dans la contestation violente", notamment lors de manifestations à Vichy le 3 novembre dernier ou à Thessalonique, en Grèce, début septembre. La police disposerait aussi d'éléments établissant des liens entre ce groupe et diverses violences ayant suivi l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 ( Lire l'interview de Jean-Yves Camus, spécialiste des extrémismes ).

Familles aisées

Si les suspects se sont montrés peu prolixe lors des interrogatoires, les perquisitions ont été fructueuses. Les enquêteurs ont mis la main sur de la documentation anarchiste et sur les moyens de s'en prendre aux caténaires, sur un ouvrage intitulé L'insurrection qui vient justifiant une action politique contre les réseaux de transport et que les enquêteurs attribuent au chef du groupe, un ancien doctorant en sociologie. Des outils de type coupe-boulons ou pince de forge, des gilets pare-balles, des walkies-talkies et quatre cartes d'identité falsifiées ont également été saisis ainsi qu'un fumigène SNCF et une carte du réseau ferré, des horaires de trains, des disques durs et des clés USB informatiques. Autre trouvaille : un manuel contenant des indications sur le comportement à adopter lors d'une garde à vue pour résister au mieux à la pression des policiers.

Les suspects, âgés entre 22 et 34 ans, sont pour deux d'entre eux de nationalité belge, et ils sont décrits par le magistrat comme "des jeunes gens en rupture sociale en train de basculer dans un activisme d'extrême-gauche". Tous issus de milieux aisés - professions libérales, médecins -, ce qui leur fournit les moyens de subsistance matérielle, ils étaient notamment installés dans le village corrézien de Tarnac et voyageaient beaucoup.

Le FBI renseigne les autorités françaises


Le chef présumé de ce groupe, âgé de 34 ans, avait d'ailleurs fait l'objet d'un signalement du FBI à l'occasion d'une manifestation devant un centre de recrutement de l'armée à New York en janvier 2008. Lors de ce voyage réalisé avec sa compagne, le couple avait laissé des traces : un sac à dos abandonné au Canada avec, à l'intérieur, des documents en anglais liés à des groupes anarchistes, des photographies d'un centre de recrutement des forces armées américaines situé à Times Square, à New York, rapporte le Parisien . Le FBI avait aussi signalé que ces jeunes gens avaient participé à des réunions d'anarchistes à New York.

Selon la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, la surveillance de ce groupe d'ultra-gauche s'est resserrée la semaine dernière à l'occasion du passage d'un train dans la nuit de vendredi à samedi transportant des déchets nucléaires de Cherbourg vers l'Allemagne via Strasbourg. "On les avaient vus sur les voies TGV. Cela nous a permis de remonter très vite (la filière)", a-t-elle expliqué sur Europe 1 mardi.
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13 novembre 2008 08:23
Des plaques de béton posées sur la ligne SNCF Caen-Tours

lors que dix activistes présumés de la mouvance "ultra-gauche" ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur les actes de malveillance visant des voies SNCF , un nouveau sabotage s'est produit sur le réseau ferroviaire mardi en fin d'après-midi. Un train régional reliant Caen à Tours et parti à 16 h 21 a heurté des plaques de béton posées sur la voie, sur la commune de Vingt-Hanaps dans l'Orne, à une quinzaine de kilomètres au nord d'Alençon.

"Un agent du train a remarqué d'autres plaques sur l'autre voie, où circule le Tours-Caen", a expliqué Joël Ecolivet, attaché de presse à la direction régionale de la SNCF de Normandie. Le train Tours-Caen a également dû s'arrêter, à Alençon. Le trafic n'a pu reprendre que vers 19 heures.

Une enquête de flagrance a aussitôt été ouverte. "Il semble que les plaques de béton utilisées se trouvaient à proximité immédiate des lieux et qu'elles n'aient pas été transportées. Il s'agit apparemment de plaques qui servaient de caniveau. Il est prématuré de dire si cet acte de malveillance a un lien avec les arrestations qui ont eu lieu au niveau national", a indiqué la procureure de la République d'Alençon Carole Etienne. Les auteurs encourent des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison.
 
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